Des chiens et des hommes

btyLe nombre d’humains qui se promènent au bout d’un chien…En tirant fermement sur la laisse. Ou plus lâchement. Quelques quadrupèdes muselés. Pour mieux s’épanouir, sans doute. D’autres qui tirent sur la corde qui les attache, en les privant. Comme font souvent les cordes. Qui ne se contentent pas de pleuvoir. Qui attachent, détachent, assurent aussi. Rassurent encore.

Certains qui se précipitent sur moi, exubérants, manifestant leur présence en gênant la mienne. Ainsi quelques détours lors de footing pour ne pas croiser tel engin, forcément patibulaire. Quelques arrêts pour un court échange avec l’heureux propriétaire qui se fend d’un sempiternel : « il est gentil »…Assurément. Tellement gentil que tant de gentillesse m’effraie.

Entre ces menaçants qui trimbalent leur canidé comme l’on ferait d’un flingue, le laissant divaguer, quelques mètres devant, l’appelant en sifflant, comme des maîtres du trottoir, qu’ils se pensent. Ces faux débonnaires avec leur gentil « chienchien » qui pèse plus de cinquante kilos et qui me saute dessus en aboyant. Ces inquiets qui vivent avec trois gardiens dans un quarante mètres carrés, pour se protéger des envahisseurs qui ne les approcheront jamais. Ces propriétaires, fanatiques de la propriété privée qui vont jusqu’à écrire et indiquer  » chien dangereux » ou « je monte la garde », expression suprême de l’hospitalité. Ces bienfaiteurs de la gent canine qui parcourent cinq cents mètres en trois-quarts d’heure, car leur toutou est perclus de rhumatismes et de douleur, d’avoir trop arpenté les trois mètres vingt-cinq entre le balcon et le salon…

A ce moment, je n’ose aborder le chapitre dit : des merdes dans la rue. Quelques-uns consciencieux, avec une main dans du plastique pour ramasser. Précipitant ainsi les employés du service de nettoyage vers le chômage ?!…D’autres feignant de ne pas se rendre compte. Des partageurs d’un nouveau type, favorables au traitement des déchets, surtout quand les déchets sont traités par les Autres. Nom d’un chien !